C'est un lieu que nous avons parcourut à voix basse la plupart du temps. Nous étions parfaitement seuls, mais il était difficile d'élever la voix. A la fois, j'apprends petit à petit combien on venait y mourir, au Centre Spillmann. Les soins palliatifs. Et je me dis que je suis plutôt content d'avoir été discret et respectueux des lieux. Un hôpital abandonné ne se visite pas comme un supermarché abandonné. Soyons clairs.
(photos du 29 janvier 2011)
4 commentaires:
On dit que les murs absorbent les ondes émises par les gens et c'est vrai qu'il est des endroits où tu te sens oppressé sans savoir pourquoi...
Tu ressens peut-être toute cette somme de souffrance pour que le lieu te donne cette impression que tu ne décris pas habituellement quand tu visites des ruines industrielles
Non, c'est en effet très différent. Avant même de savoir de quel type d'établissement il s'agissait, puisque nous l'avons visité dans l'ignorance, nous avons été troublés. Il faut aussi dire que son emplacement, son architecture, son isolement et sa vétusté -qui devait être frappante en 2006- ajoutent à ce sentiment: il colle de près à la représentation du lieu effrayant que l'imaginaire collectif occidental s'est fabriqué.
J'ai eu un sentiment en partie similaire dans certains forts, ou certaines portions de champ de bataille de la Première guerre mondiale, où je savais au préalable avec une certaine précision quelles souffrances y avaient été endurées. Le malaise a parfois pu être fort.
Mais ici, il y a une différence fondamentale qui tient à l'aspect médical, et à l'idée que l'on se fait de sa froideur structurelle (sans préjuger des qualités humaines potentielles des personnels), et du drame de ne pas mourir chez soi, de vivre ses derniers jours sur un lit d'hôpital, dans une logique pas forcément sereine ni apaisée...
C'est en tous cas ce que ce lieu me renvoie.
Dans la chapelle, tout au fond...
Dur-dur !
:'-(
...
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