dimanche 27 août 2006

Vergers de Moselle

La Moselle, entre Dieuze et Morhange, c'est un bordel de petites collines inextricables, barrées de forêts sombres. Et en haut d'une de ces collines, Château-Voué, chouette et simple petit village, encerclé par les vergers qui en Lorraine font couler des fruits, et donc de l'alcool.


Avec la collaboration de quelques rayons de soleil, de quelques nuages, ça devient carrément dépaysant, alors que tu es aux frontières de là où c'qu'on parle encore un peu le Platt, ce dialecte mosellan germanique râpeux, qui n'est pas la panacée en termes d'exotisme.


Si le Platt use ta patience, tu peux alors tourner des yeux ronds sur la campagne alentours avec ses arbres fruitiers et ses perspectives rassurantes.



Re-Vosges (il en faut)






...et c'est pas seulement parce que tu as passé la semaine à dormir le jour et à vivre la nuit que tu n'as pas quelques images gravées en tête de la beauté majestueuse des Vosges.

Avec une pensée enfantine pour Jo Bar-Jakk, le Vosgien Turco-portugais devenu Helvète confédéré, avant de virer Belge...

vendredi 18 août 2006

Dans les Vosges, y'a des fermes. Si.

Le monde regorge de mauvaises langues. La Lorraine aussi. Surtout quand il s'agit des Vosges. Sauf que en vrai, les Vosges, si on élude rapidement la situation sociale assez rude dans certains endroits, on peut quand même en tomber dingue.

Faut déjà voir les maisons. Les vieilles fermes. Ici, c'est à Fays. Tout près de là où le petit Grégory a appris la nage en sac dans la Vologne.


Tu peux tomber amoureux en deux temps trois mouvements de ce genre de barraque, tu vois, et je connais plus d'un ancien Vosgien émigré qui soupire souvent après cette ambiance.


Surtout quand les propriétaires ne sont pas des gros cons snobinards férus de déco trop hype et qu'ils ont sû préserver les lieux, et donc la chaleur humaine qui avec. Et encore, les proprios en question ont niqué la porte de la grange pour en faire une porte-fenêtre. Celà dit, ça peut aller, on a vu pire.

Verdun et sa cathédrale timide


Lecteur, va falloir que tu fasses un effort. Parce que là, on parle de Verdun, et j'en ai ramené des endroits, et Verdun c'est très spécial. Là, au-dessus, c'est une tour de la cathédrale qui émerge, bien entendu après restauration d'après 1918 au-dessus du...



... Centre mondial de la Paix. Bon, je vais juste te causer pierres, que si t'aimes les pierres, ça fait toujours plaisir, cet édifice arrondi juste ce qu'il faut, c'est plaisant à l'oeil. Austère, mais plaisant.


Dans la cloître de la cathédrale, mon ami, y'a des statues, austères elles-aussi. Verdun est une ville austère.



Et quand tu vois leur tête, aux statues, tu comprends que les petits humains mettent du temps à les appréhender.



On tourne autour, on s'apprivoise, on se jauge, sous le ciel gris qui semble en permanence porter un jugement péremptoire sur le moindre de tes pas. On finit par s'adopter. Finalement, les extasiés religieux figés deviennent familiers, et on peut enfin les regarder dans les yeux.



Mais ça prend du temps. La cathédrale de Verdun est grise, sous un ciel gris et inquisiteur, avec de la pierre grise. Elle est solennelle, dure, résignée.


J'aime l'aspect rude et peu engageant de ce genre d'édifices, leur retenue et leur inclination à ne pas se laisser saisir du regard, quitte à jouer l'incompréhension.

Tu veux que je te dise? La cathédrale de Verdun, elle est timide. C'est pour ça qu'elle fait la gueule tout le temps. C'est sa façon de se défendre. On utilise les armes que l'on peut.


Et puis, quand tu vois ses cicatrices de guerre, tu admets un peu mieux son mutisme, tu le regarde avec une tendresse soudaine et touchante.

C'est une vieille dame éprouvée. Elle aime bien la visite, mais se fatigue vite.

La cathédrale.

A Verdun.

Nancy, ville d'art & de culture, et de crasse aussi

Monsieur le juge, ce n'est pas de la mauvaise foi. Je vais même vous dire, je trouve que les éclairages de la place Stanislas et sa restauration, malgré leur coût scandaleux, mais admettons, sont un réel succès. C'est superbe. Après, ça dépend du sens que l'on a des priorités. Vous voyez, ce n'est pas de mauvaise foi.
(Rue Vayringe)

Mais avouez, monsieur le juge, que "Nancy, ville d'art et de culture", c'est une sacré insulte que vous nous faîtes à nous, vos braves et fidèles concitoyens.


(Une rue de Malzéville menant à la Meurthe)


(Au bord du canal, rue Charles de Foucault)

Dire que Nancy est une ville d'art et de culture, c'est oublier 95% des quartiers de la ville, au bas mot. Je vous vois pourtant venir. Vous aimez les quartiers populaires comme moi. On y voit de la vie quotidienne loin des ors de l'Hôtel de ville, et c'est bel et bon, c'est aussi une forme de culture, c'est un art, l'art de vivre. Je vous vois venir.


(Immeuble du quartier Jéricho, Malzéville)

Je connais votre définition de l'art et de la culture. Et je sais qu'elle se fait sans nous. Malgré vos opérations en direction du grand public. Faut bien vivre, hein? Le jour où l'on se comprendra, vous demanderez aux pontes de l'art et de la culture, et à l'essaim d'officiels dont vous faites partie de venir dans mon quartier inaugurer une exposition qu'on aura nous-même mise en place avec votre concours, pour le prêt des œuvres.


(Ancienne voie ferrée dans l'agonie du Faubourg Oberlin)

C'est nous qui la ferons visiter. On trouvera bien deux trois étudiants en histoire de l'art qui n'ont pas encore assimilé les principes de l'élitisme et de la contre-culture comme la chantait avec humour Zabriskie Point. C'est volontiers qu'il feront visiter la chose.


Et plutôt que d'inviter généreusement les classes des écoles des quartiers de merde de la banlieue sous les ors de votre musée des Beaux-Arts, ça vous tenterais pas de déplacer vos ors dans leur quartier? En les laissant gérer le truc?

Alleeeeeeeeeeeeeeez! Un p'tit effort...

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