jeudi 23 novembre 2006

Malzéville d'en haut...

Petite promenade sur les hauteurs

Retour à Malzéville, banlieue de Nancy, mais loin cette fois des rives de la Meurthe, du Jéricho et des quartiers du vieux centre.

On s’élève, on arpente des rues et on croise des façades audacieuses qui montaient à l'époque à l'assaut du plateau de Malzéville. Les mollets bossent, et comme nous sommes des humains modernes conditionnés à l'ascenseur, ça ne nous fait pas de mal.

Mais ça en vaut la peine. Imaginez que cette structure toute École de Nancy, années 1900, était un café au début du siècle dernier et qu'on y dansait sur le toit. Une guinguette, comme on est tenté de dire dans ces cas-là.

On atteint les immeubles en terrasse dits des Balcons de Velchée, pas super viables m'a-t-on dit. J'avais aussi des élèves qui habitaient là. Le HLM y côtoie encore le poulailler. Et pas d'acajou, celui-là.

mercredi 22 novembre 2006

La Moselle à Liverdun






C'est pas ce qu'on a fait de plus moche, la Moselle à Liverdun.

Nancien vs Metzator


Il fallait bien parler de Metz.

Habitant à Nancy, sûr que je parle plus de Nancy. Mais la Lorraine actuelle ne voudrait rien dire sans Metz. Depuis longtemps, Metz et Nancy s’opposent. Mais vraiment longtemps. Il y a des siècles, Metz était un évêché indépendant puis français alors que Nancy est restée tardivement la capitale d’un duché de Lorraine horriblement bordélique, mais indépendant jusqu'aux années 1760. Les patois de Nancy sont latins. Les patois de Metz sont germaniques.

Erreur de ma part méritant correction: les patois messins, bien que très étranges à mon oreille étriquée, ne sont absolument pas germaniques, en tous cas pas plus que ceux de la région de Nancy: ils empruntent donc de manière très ponctuelle un certain nombre d'occurrences au germanique, mais sont bien latins.

All apologize, comme chantait l'autre idiot.
Metz a connu l’occupation allemande de 1871 à 1918. L’explosion urbaine de ces années a bâti un très fort contraste d’architecture entre les deux villes; l'une pilonnée par l'architecture allemande qui cherchait à tous prix à s'imposer, l'autre ravagée par le modernisme propagandiste français qui tombait à bras raccourcis sur les nouvelles villes frontières après l'annexion de l'Alsace-Moselle en 1873 pour montrer aux Teutons qu'on n'était pas des bouseux. Et finalement, Metz et Nancy sont toutes deux en situation de carrefour à deux niveaux de la même vallée, pour schématiser. De tailles grosso modo équivalentes, elles se tirent la couverture sans cesse, et les Nancéiens à la vue basse, souvent aussi débiles que les Messins à la tête vide, aiment à insulter au volant de leur daube à quatre roues le chauffard messin, qui rend bien la pareille au chauffard nancéien. Au final, deux clubs de foot, dont une frange des supporters aime à se dire anti-Metz ou anti-Nancy et castagner les soirs de match…Pas mal de bêtise et d’archaïsmes à la peau dure (et à fleur de peau) dans tout ça. Ces deux villes sont en tous points radicalement différentes. Toutes deux sont nécessaires.

mardi 21 novembre 2006

La Seille est blanche...



La Lorraine sous la neige.

Bientôt d'actualité, et même le plus vite possible. Quoique égoïstement, car la neige est pour certains un glas, du moins un handicap.

Ici, elle était tombée en Moselle. Légère. Juste ce qu'il faut pour ne pas non plus tout effacer.

Mulcey, près de Dieuze.

lundi 20 novembre 2006

Retour sur Fays





J'ai déjà évoqué cette belle ferme dans les Vosges, vallée de la Vologne, village de Fays, où le barbecue est soudain un genre d'art sacré.

Les gens qui sont dedans n'étant pas la moitié ni même le quart de cons, quand on y entre ça a comme des odeurs d'enfance et de nostalgie d'un temps que l'on n'a même pas connu.

L'impression visuelle douce et rustique sonne juste, on est loin de la recomposition puante des décorateurs d'intérieur qui simulent (mal) une réalité morte depuis longtemps au service de gens prétentieux, de propriétaires, au pire sens du terme.

Propriétaire qui ont payé, donc qui se croient affranchis de tout, en particulier de la modestie et de la sensibilité nécessaire pour respirer les Vosges pour ce qu'elles sont, et pas pour la façon dont les divers comités départementaux du tourisme, soumis à une logique commerciale, nous vendent leurs contrées.

Excellente blague. Un bien bel esprit d'à propos. Mon cher Brantôme.

Les Vosges méritent mieux que ça. Mieux que cette vanne visuelle, certes. Mieux surtout que d'être bradées sur les tables en faux formica des salons du tourisme. Les Vosges, et tous les jolis coin du monde, ce qui si je ne m'abuse nous fait le monde entier.

Pour vivre heureux, vivons cachés...


Domgermain.
Camp retranché de Toul.
Plus précisément le fort de Domgermain.
Perché en haut de sa colline.
De son plateau.
Disons pour être précis, de sa cuesta.

Parce qu'en 1870, quand les Prussiens et leurs alliés, devenus entretemps les Allemands, évacuent la France après deux ans d'occupation suite à la défaite de 1871, tout de suite, les milieux militaires et politiques flippent. "Ils sont bien capables de faire un rappel ces cons-là"... noch ein mal...

Ainsi est née entre 1874 et 1914 la ligne fortifiée Serré de Rivières, concrétisant et mettant en application les enseignements de la fortification semi-enterrée qui depuis Vauban et ses sbires cherchait avec toujours un temps de retard à s'adapter au cours du temps.

On se mit à hérisser la frontière de l'Est et quelques autres lieux dont les Alpes de forts, réellement impressionnants pour certains, avec tourelles mécanisées qui rentrent et sortent (éclipsables) de terre, machins modernes, électricité et tout le toutim.

Certains de ces forts, nombreux à Toul, sont restés charmants malgré leur statut guerrier, avec leur pierre de taille éclatante au soleil, leurs voûtes aérées et complexes. D'autres, modernisés avec véhémence dès 1890 et jusqu'en 1914 sont bétonnés, humides, sombres et inquiétants.

samedi 18 novembre 2006

Et encore du flou...




Le brouillard en Lorraine, c'est utile.

C'est utile parce que ça planque la misère et ça rend des quartiers laiderons plus jolis qu'à l'habitude, et l'habitude de la gare et du train un peu moins moches qu'à l'habitude.

Le brouillard, ça porte bien son nom, ça brouille, et dans les quartiers approximatifs du côté de la route de Champigneulles, usines, canal, voie ferrée, je me suis presque perdu un matin de brouillard.

Et se perdre chez soi, dans des endroits connus mais méconnaissables... c'est rien moins que magique...

mardi 14 novembre 2006

Nancy fog inside

Je crois que je ne pourrai jamais te raconter à quel point j'aime ma ville et à quel point elle me manquera un jour.

Juste que qui que tu soies, d’où que tu viennes, tu y seras toujours le bienvenu, à mon sens. Avec ou sans papiers.

Tu verras que parfois, si ce n’est toujours, l’hiver arrive longtemps avant de stupide 25 décembre qui laisse l’automne se perdre dans les méandres de novembre. Pour planquer sa détresse, il nous sort : « Le brouillard ».


Faut pas s’inquiéter. Il le fait à chaque fois. Novembre en Lorraine, il fait son fier, mais en réalité, il n’en mène pas bien large.

Bien entendu, c’est en bordure du canal et de la Meurthe, sous les banlieusardes Malzéville et Maxéville qu’il donne toute sa verve, ce foutu brouillard, ce monsieur propre du paysage. Il gomme tout ce qu’il rencontre, on se croirait enfermé dans les ardoises magiques de quand on était petit.

lundi 13 novembre 2006

Nancy, duo matériau

Dans un premier temps...


Dans un second temps...



Dans un dernier temps.

Petit retour à Vic-sur-Seille



Vic-sur-Seille, c’est un gros village planqué dans des collines vinicoles. C’est près d’une route, celle qui va de Sarrebourg à Nancy, et pendant la fameuse période des hussards noirs de la République (qui tiennent plus de la légende que d’autre chose), pour faire large, 1873-1918, c’était en Allemagne.

Voyant ces magnifiques demeures qui ponctuent les rues du village, on comprend enfin quel était le lustre passé de la cité. Cela dit, qui travaillerait sur la théorie de l'hypocrisie bourgeoise au XIXème siècle (avouons que celle du XXIème tire aussi son épingle du jeu) ET en Province, trouverait ici son bonheur. Si Flaubert avait été Lorrain, la Emma Bovary aurait sûrement été domiciliée ici...


Un joli patelin, un musée de campagne à la vaste collection consacré à l'enfant du pays, le peintre Georges de La Tour (riez crétins, pour une fois que l'enfant du pays n'est pas un obscur inventeur de moule à cake...) et des ruelles qui nous permettent un peu plus de comprendre l’importance des lieux par le passé : fortifications imposantes, proximité immédiate de gisements de sel, palais des évêques de Metz… Vic-sur-Seille a été, jusqu’au XVIIIème siècle au moins, une cité clé de l’histoire de la Lorraine.

Prière de noter, ô potentiel touriste, la présence à Vic de l'Hôtel de la Monnaie, qui est tout de même un bijou de la Renaissance dans le domaine rural!


"_Un bien bel exposé, quoique fort convenu, mon cher Patrick!
_Merci pour vos critiques constructives, et pour votre soutien néanmoins inaltérable, mon brave Brantôme. Mais apprenez tout de même à fermer votre grande gueule."


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