jeudi 20 juillet 2006

Nancy, altitude et chemins...

Parfois, avec ta douce, ton doux, ton chien, ton chat, ton truc qui te fait du bien, il suffit de dix minutes sur deux roues pour voir soudain ta ville sous un autre angle... ici des hauteurs de Pixérécourt, sous le lycée agricole. On voit sur la colline le Cèdre Bleu, l'une des deux barres HLM du Haut du Lièvre...

Du Moulin Noir à la Gueule d'Enfer...

La Gueule d'Enfer, c'est cet endroit au nord de Nancy où confluent sans pudeur la Meurthe et la Moselle. C'est drôle comme endroit, parce qu'entre deux ponts de l'A31, il y a des restes du no man's land qui a succédé aux industries lourdes du lieu, qui reverdit avec ferveur.


Le pont de l'ancienne voie ferrée en est un témoin devenu riant, tout blanc, dont le passage en vélo ou à pied, mais surtout en vélo, est décalé. Le pont est courbe, et comme la voie est toujours en place, on s'attend toujours à se retrouver face à un désespéré un contre un avec un train. Mais il ne viendra pas. Il y a au moins quinze ans qu'ils ne viennent plus.



Le no man's land post-industriel se peuple d'herbe et de rangées d'arbres alignés à l'alsacienne... mon vélo fétiche, mon destrier miteux d'aventures modestes (mais jamais t'en a eu de plus belles) trône avec sa volonté propre d'avoir une belle gueule.
Là c'est le barrage du Moulin Noir. C'est marrant de s'y arrêter. C'est près de chez mes élèves.

En aval du barrage, y'a un coin tranquille sans trop de fond pour se baigner. Certes la Meurthe est dégueu, mais en passant sur le barrage, j'ai été conten l'autre jour de voir de là-haut mes jeunes y faire trempette malgré tout, et malgré toutes les interdictions, comme moi-même à cet endroit quand j'étais môme et que c'était... encore plus pollué qu'aujourd'hui, rapport aux industries lourdes aujourd'hui disparues.


Et tout ce p'tit bonheur à trois coups de pédales de Nancy, à la sortie de la banlieue sud...

samedi 1 juillet 2006

Y'avait aussi de beaux jours


En janvier de cette année, y'avait aussi de beaux jours.


Je vais te dire, mon bon lecteur, que Nancy c'est quelques monuments. Au milieu du quotidien normal, normé, d'un citadin dans n'importe quelle ville de France, voire au-delà, il y a aussi de belles journées où la ville monumentale prend des couleurs et devient buvable. La jolie ville, on ne peut l'aborder que pendant ces rares instants, parce qu'autrement elle est gerbante de suffisance, de propreté, d'agitation économico-touristique, art de vivre et authenticité rentables en figure de proue.

Mais parfois, la lumière, surtout elle, vient titiller sa vraie nature, vient réveiller son histoire sous son vernis de patrimoine.



C'est l'un de ces rares moments où tu n'as absolument pas envie de tout brûler parce que tous les gens qui ont vécu ici des siècles auparavant, quand c'était laid, triste, sale, dangereux, ont l'air de se sentir soulagés et heureux de la tenue nouvelle de leur quartier, malgré le discours très actuel de la mairie et des sbires de l'immédiat.


La tolérance s'ouvre. Et pour te dire, même elle même cette foutue place Stanislas rénovée à grands frais, tandis que des banlieues continuaient de crever, malgré la pub odieusement outrancière qui allait avec, malgré les aménagement formatés, les initiatives snobinardes, même elle, avec ses restes de neige devenait belle, avec des airs de printemps moscovite et de soleil piémontais.


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