Le centre médical Paul Spillmann est abandonné depuis 2006. Il occupait un ancien sanatorium du début du XXème siècle, un bel exemple architectural illustrant son époque, à la fois bucolique et imposant. Puis, la Seconde guerre mondiale l'a tout cassé. C'est un truc assez récurent avec les guerres. Il a été remanié, reconstruit, perdant du cachet, mais conservant un visage amical. D'après les photos. Parce que, perché au fond d'un vallon étroit entre Lay-Saint-Christophe et Bouxières-aux-Dames, non loin de la forêt, je ne puis préjuger de l'effet qu'il produisait sur ceux qui y entraient, au terme d'une longue ascension, sur une route légèrement courbe, entre des rangées d'arbres et de buissons. "A l'ancienne". Devenu hôpital dès les années 50, il a été, avec un maximum de 72 lits, un service de moyen séjour: soins palliatifs et maladie d'Alzheimer et autres syndromes démentiels de la gériatrie.
Aujourd'hui, il est toujours là.
Mort.
Vide.
Inanimé.
Il a été pillé sans vergogne et a vraiment perdu de sa superbe, l'horloge de la façade a disparu, tout ce qui pouvait se récupérer l'a été.
Mais, avec mon camarade de pérégrination
Nâgüt', nous avons passé une bonne heure dans les murs sans rencontrer âme qui vive. Presque aucun tag, quasiment aucune trace de squat, sur deux ailes de bâtiments de quatre étages, un pack de cannettes dans un coin, et trois autres sagement posées au pied de deux chaises dans une salle triste. Voilà. Pillé, mais inoccupé. Vide. Néant.
C'est troublant. Et vous allez le constater par vous-même dans les prochains billets, une fois que nous aurons franchit ce portail pour le moins sinistre.
(photos du 29 janvier 2011)