samedi 3 octobre 2009

On ze road again

Y'a longtemps, j'étais rentré du boulot à pied. Belleville-Nancy. C'était cool. Un peu bordélique, à cause de foutu autoroute, et globalement à cause du règne sans partage de la voiture dans cette vallée de la Moselle. Là, je sortais d'un entretien sur Saint-Nicolas-de-Port, et comme j'étais content, je suis rentré à pinces aussi vers mon quartier de Nancy-Nord, réitérant à une bien plus petite échelle la marche de "tous les chemins mènent à Nancy -si c'est là que tu vas". Parce que j'avais repéré un chemin qui coupait sur les hauts de Saint-Nicolas et semblait retomber à La Madeleine, au niveau de la fascinante usine Nova carb. Allez hop, me voici en piste, et la bonne surprise fut que, de porte à porte, contrairement au calvaire instructif de la marche depuis Belleville, sur quinze kilomètres, j'ai emprunté deux rues, dont une déserte dans La Madeleine... parfait!

C'est dommage, la lumière était retombée, mais dans les mois à venir j'aurai largement l'occasion de perfectionner cette vue de Nancy au loin, avec la Novacarb à droite, depuis les hauteurs de Saint-Nicolas-de-Port.

Je me suis donc engagé sur le chemin. Sachant qu'il y avait des carrières ou quelques chose dans ce genre, sans compter maints sondages salins aux alentours, je me suis inquiété vaguement du panneau anonçant "propriété privée", mais qui m'avait l'air bien vieillot. N'ayant pas envie de me retrouver nez à nez avec un monstre mécanique convoyant sa marchandise alors que je voulais une petite marche tranquille, j'ai avisé au bout du lotissement voisin un gars et lui ai demandé confirmation... un gars à la peau tannée, tignasse cradingue d'une journée de boulot, retirant et lavant ses bottes à l'entrée de sa coquette maison. Le genre de gars qui sait des trucs utiles, contrairement, et je m'apprête à faire une généralisation abusive et arbitraire comme je les affectionne, aux gaillards qui rentrent dans leur maison coquette sans avoir besoin de retirer leurs bottes, puisqu'ils portent des jolies chaussures de ville, un costard, et un attaché-case: ceux-ci en général ne savent que des choses inutiles, parfois bien malgré eux. Je les enjoins à jeter leurs frusques absconces et à mettre des bottes. Revenons à mon gars qui lave ses bottes. Demander mon chemin à des gens du jus, c'est quelque chose que j'aime. J'me dis toujours qu'ils me font en un sens comme une faveur en me répondant et en m'indiquant les choses qu'ils connaissent. Même qu'une fois dans la Meuse, un camarade a demandé son chemin et a failli se faire bouffer par le chien que le gars menaçait de lâcher sur lui s'il ne passait pas son chemin: certes, ça ne marche pas à tous les coups. Bref, moi mon gars il était fin bien, il a rit quand je lui ai parlé du chemin. "Propriété privée? Mais y'a pas un camion qui passe là, tout le monde, moi je promène mon chien tous les jours, j'ai jamais vu un camion. Tu vas tout droit tout le temps, et tu tomberas sur la Novacarb à La Madeleine. Mais euh... tu rentres à Nancy, tu dis? A pied?". Bah ouais, que je lui dis! Ah bon... alors bonne marche, qu'y m'dit en souriant.

Le chemin, il commence à sentir bon l'automne, et les prairies sur la gauche me font penser un peu à certains coins de la Normandie du côté de Gacé, et un peu aussi à la vallée de Chevreuse du côté de Lévis-Saint-Nom. Surtout, il y a en plus des haies qui encadrent le chemin, de beaux alignements de hauts arbres séparant les terrains, et pompant l'eau superflue dans certains creux. Ces chères et importantes haies démembrées quand remembrées. Joyeux, marchant d'un bon pas, j'envisage en pensée de pendre les reponsables.



J'ai beaucoup aimé ce qui se passe à un moment, quand on marche là. Avant d'arriver sur le point culminant des hauts entre Saint-Nicolas et Laneuveville-Devant-Nancy, la cheminée principale de la soudière apparaît en plein dans l'axe du chemin. Etonnante.





Moi j'ai adoré ça, parce que ça représente à mon sens le visage de La Lorraine, qui n'est plus le même selon le profil, selon léclairage. La Lorraine c'est un petit chemin de campagne brusquement surmonté d'une cheminée d'usine. Et une cheminée d'usine qui disparaît vite derrière la première forêt venue. Y'en des qui disent la Lorraine c'est gris et plein d'usines pourries. D'autres qui disent que non, que c'est vert et plein de forêts profondes. Bah c'est les deux en fait. Et beaucoup, dans les deux cas.

La suite demain soir, si je reviens pas trop tard, parce que je serai dans de la vadrouille toute la journée!

5 commentaires:

Mike a dit…

Haha,
marrant que tu sois passé par là.
J'avais l'habitude de me balader en vélo dans les hauts de St Nic, quand "jsuitais ptit" comme disait mon cousin. Et en effet, on pouvait voir pas mal de choses :)

Anonyme a dit…

Essaie le col du minet pour les vues panoramiques aussi.

Dadu Jones a dit…

C'est de quel côté ça? En remontant vers... Lenoncourt?

Anonyme a dit…

Non le col du minet c'est entre tonnoy et ville en vermois/Burthecourt aux Chênes, d'une manière générale la D112 et ses alentours possèdent pas mal de point de vues....

Dadu Jones a dit…

Oui je venais de tomber dessus à force de chercher... merci pour l'info, j'en ferai bon usage. Enfin, j'en ferai usage, au moins...

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