On pense beaucoup quand on marche le long d'une route rythmée par les ponts de chemin de fer, les tunnels sous les autoroutes, les zones industrielles, les coins des Manouches et les quartiers ouvriers.
J'aborde Maxéville, je suis chez moi, ou peu s'en faut. Regard en arrière, les Grandes Brasseries de Champigneulles qui sont un des éléments majeurs de mon imaginaire local se dressent, fières. On dirait qu'elles seront encore là dans cent ans. Comme moi.
La marche s'étiole, je suis dans mes rues, les visages connus et aimés apparaissent, le Haut du Lièvre, comme par hasard... C'est super con, j'ai marché une après-midi, mais pas comme d'habitude. Pas vraiment pour le plaisir. A moitié. Sans carte, sans grolles de marche, près des voitures, dans des coins pas esthétiques, j'me suis planté des fois, j'ai perdu du temps, j'me suis même demandé comment j'allais rentrer, parce que même si je me gardais l'opportunité d'une gare ou d'un car, je ne souhaitais pas vraiment les utiliser. Être comme un étranger à vingt bornes de chez soi. Ça fait du bien. Ça fait penser.
Les entrepôts à l'entrée de Maxéville, Nancy, j'arrive. C'est comme si j'étais pas rentré depuis des jours et des jours à la maison. C'est très curieux cette impression.Nancy... t'es toujours aussi glauque vue de la rampe de Maxéville par une fin de journée grisâtre... ce que j'aime, bien sûr. Nancy est comme toutes les villes: selon le coup de projecteur donné, elle peut passer de l'horreur au magnifique. Aucune ville n'a de caractère intrinsèque. Tout dépend comme on la regarde. Elle a le caractère de celui qui la regarde. Et c'est tout. Le reste... marketing. Méprisable.
Retour à une certaine réalité après cette étrange marche: dormez tranquilles, citoyens, on s'occupe de votre bonheur, avec ou sans vous. Citoyens... cette mauvaise blague.
2 commentaires:
C'éait bien chouette ta p'tite virée...
Bien, beaucoup de poésie.
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