




Balades à Nancy et en Lorraine, photos subjectives et humeurs arbitraires
Dans un second temps...
Dans un dernier temps.
Un joli patelin, un musée de campagne à la vaste collection consacré à l'enfant du pays, le peintre Georges de La Tour (riez crétins, pour une fois que l'enfant du pays n'est pas un obscur inventeur de moule à cake...) et des ruelles qui nous permettent un peu plus de comprendre l’importance des lieux par le passé : fortifications imposantes, proximité immédiate de gisements de sel, palais des évêques de Metz… Vic-sur-Seille a été, jusqu’au XVIIIème siècle au moins, une cité clé de l’histoire de la Lorraine.
Prière de noter, ô potentiel touriste, la présence à Vic de l'Hôtel de la Monnaie, qui est tout de même un bijou de la Renaissance dans le domaine rural!
"_Un bien bel exposé, quoique fort convenu, mon cher Patrick!
_Merci pour vos critiques constructives, et pour votre soutien néanmoins inaltérable, mon brave Brantôme. Mais apprenez tout de même à fermer votre grande gueule."
Derrière chez moi, les canards pullulent, les rats aussi. Ceux à plumes, ils s'installent en bandes compactes sur les bords et regardent passer les humains avec un air circonspect, qui sied à tout canard bien élevé.
Derrière chez moi aussi, le matin, vers septembre, c'est brumeux joli, c'est lever du soleil engourdi dans un écrin opaque (comment ça "écrin" ça fait cul-cul?).
Et puis même en plein centre-ville, à trente secondes de la gare, y'a des havres de paix qui subsistent, toujours joliment éclairés...
Parce que la camaraderie des gens avec qui je bossais suffisait à tout compenser, à tout faire accepter, le bénévolat en hiver par -10°C à couper du bois, comme les saucisses flambées au chalumeau faute d'autre chose.
Un jour, le Conseil Général y a mis son nez, un ambitieux à pris la tête de l'association.
L'odeur de l'argent et du parvenu a submergé celle de la camaraderie d'antan.
Nous avons pris la fuite.
Si le Platt use ta patience, tu peux alors tourner des yeux ronds sur la campagne alentours avec ses arbres fruitiers et ses perspectives rassurantes.
Faut déjà voir les maisons. Les vieilles fermes. Ici, c'est à Fays. Tout près de là où le petit Grégory a appris la nage en sac dans la Vologne.
Tu peux tomber amoureux en deux temps trois mouvements de ce genre de barraque, tu vois, et je connais plus d'un ancien Vosgien émigré qui soupire souvent après cette ambiance.
Surtout quand les propriétaires ne sont pas des gros cons snobinards férus de déco trop hype et qu'ils ont sû préserver les lieux, et donc la chaleur humaine qui avec. Et encore, les proprios en question ont niqué la porte de la grange pour en faire une porte-fenêtre. Celà dit, ça peut aller, on a vu pire.
J'aime l'aspect rude et peu engageant de ce genre d'édifices, leur retenue et leur inclination à ne pas se laisser saisir du regard, quitte à jouer l'incompréhension.
Tu veux que je te dise? La cathédrale de Verdun, elle est timide. C'est pour ça qu'elle fait la gueule tout le temps. C'est sa façon de se défendre. On utilise les armes que l'on peut.
Et puis, quand tu vois ses cicatrices de guerre, tu admets un peu mieux son mutisme, tu le regarde avec une tendresse soudaine et touchante.
C'est une vieille dame éprouvée. Elle aime bien la visite, mais se fatigue vite.
La cathédrale.
A Verdun.
Mais avouez, monsieur le juge, que "Nancy, ville d'art et de culture", c'est une sacré insulte que vous nous faîtes à nous, vos braves et fidèles concitoyens.
(Une rue de Malzéville menant à la Meurthe)
(Au bord du canal, rue Charles de Foucault)
Dire que Nancy est une ville d'art et de culture, c'est oublier 95% des quartiers de la ville, au bas mot. Je vous vois pourtant venir. Vous aimez les quartiers populaires comme moi. On y voit de la vie quotidienne loin des ors de l'Hôtel de ville, et c'est bel et bon, c'est aussi une forme de culture, c'est un art, l'art de vivre. Je vous vois venir.
(Immeuble du quartier Jéricho, Malzéville)
Je connais votre définition de l'art et de la culture. Et je sais qu'elle se fait sans nous. Malgré vos opérations en direction du grand public. Faut bien vivre, hein? Le jour où l'on se comprendra, vous demanderez aux pontes de l'art et de la culture, et à l'essaim d'officiels dont vous faites partie de venir dans mon quartier inaugurer une exposition qu'on aura nous-même mise en place avec votre concours, pour le prêt des œuvres.
(Ancienne voie ferrée dans l'agonie du Faubourg Oberlin)
C'est nous qui la ferons visiter. On trouvera bien deux trois étudiants en histoire de l'art qui n'ont pas encore assimilé les principes de l'élitisme et de la contre-culture comme la chantait avec humour Zabriskie Point. C'est volontiers qu'il feront visiter la chose.
Et plutôt que d'inviter généreusement les classes des écoles des quartiers de merde de la banlieue sous les ors de votre musée des Beaux-Arts, ça vous tenterais pas de déplacer vos ors dans leur quartier? En les laissant gérer le truc?
Alleeeeeeeeeeeeeeez! Un p'tit effort...