Tu pars de Nancy. Tu suis la Moselle par Ludres. Neuves-Maisons. Maron. Puis tu arrives par une des plus jolies routes des environs de Nancy à Villey-le-Sec. Bled perdu quelque part sur les crètes au-dessus de la Moselle. Et là, ô surprise, un fort. Immense. De la fin du XIXème. Quand la Première Guerre mondiale n'existait pas encore, même si les esprits y étaient préparés. Un peu après la Commune. Quand les esprits l'oubliaient déjà. Ouais, pendant Dreyfus, en gros.
Ce foutu fort, j'y ai passé du temps. J'y étais bénévole. Avec une bande de joyeux lurons. On avait entrepris d'en débroussailler les 33 hectares pour lui rendre sa physionomie d'origine. Et stopper la dégradation des maçonneries à cause de l'humidité.
Un très gros boulot. Entre autres au bord des fossés ou des cours intérieures. Parfois un peu dangereux. Mais on ne mesurait pas ce genre de choses. On avait plutôt raison.
Parce que la camaraderie des gens avec qui je bossais suffisait à tout compenser, à tout faire accepter, le bénévolat en hiver par -10°C à couper du bois, comme les saucisses flambées au chalumeau faute d'autre chose.
Un jour, le Conseil Général y a mis son nez, un ambitieux à pris la tête de l'association.
L'odeur de l'argent et du parvenu a submergé celle de la camaraderie d'antan.
Nous avons pris la fuite.
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