vendredi 27 mars 2009

Back to Belleville-gare and heading to Marbache


(les titres en Anglais, ça fait trop Indiana Jones style)

J'étais donc revenu à la gare de Belleville (cf. épisode précédent), tandis que le Fret privatisé déroulait ses wagons devant moi, m'obligeant à voisiner au passage à niveau avec un énorme pseudo 4x4 de ville blanc pétant occupé par des hommes en costards, sortis quelques minutes avant du restaurant "La Moselle" qui se trouve juste de l'autre côté de la rue.

Une fois le Fret passé, toujours décontenancé, je grimpai, le pied errant, sur la passerelle de franchissement des voies permettant d'alterner entre le quai "vers Nancy" et le quai "vers Metz". De son sommet, je pris quelques images du genre que j'affectionne ces temps-ci, révélant le cheminot refoulé qui sommeille en moi.



Une vue de Belleville, de la même passerelle, qui ne lui rend pas honneur soit dit en passant. Mais j'y retournerai.



Doutant toujours sur l'avenir de cette équipée, je me dis que j'allais monter vers les hauteurs du village, histoire de voir l'orée de la forêt, avant de redescendre choper un car TED dont les arrêts fréquents (et les tarifs attractifs!) me laisseraient toute latitude d'aller directement à Nancy ou de faire étape en chemin. Adepte du détour, je pris une rue parallèle à la voie ferrée, côté village, qui se trouva être la rue de Millery. A ce propos, je corrige mon post précédent: la rue du Poirier de Fer existe bien, et n'est en aucun cas "remplacée" par la rue Prosper Cabirol... c'est une erreur de ma part et... de Google maps dont la précision laisse souvent à désirer: la prochaine fois, je ferai comme les gens sérieux, et j'irai sur le géoportail de l'IGN... bref, me voici (ah, on passe au présent? bon d'accord) rue de Millery, résidentielle en diable, et alors que je m'apprête à tourner à droite vers le centre du village, je croise un chat dans un jardin qui me renseigne sur le fait que la rue de Millery se prolonge ainsi jusque... Marbache!



Comment ça un chat? Eh, camarade lecteur, c'est mon aventure, alors tu me laisse tourner ça comme j'ai envie, hein? Y'a pas marqué Barbara Cartland, là, ho! D'autant que pour tous les usagers de l'A31 entre Nancy et Metz -c'est plus visible encore dans le sens Metz-Nancy, je trouve- j'aborde un véritable mythe. Pour moi, même, un totem. Car depuis mes dix ans, je suis toujours fasciné, étonné, et dubitatif en voyant depuis la rampe de l'autoroute, qui rend tout si malheureusement flou, le haut cet objet immobilier:



Tu vois? Le château d'eau décoré aux couleurs de la Poste... si, la Poste, cette importante garante de lien social plus d'un titre et à laquelle nos patrons politiques ou non, français comme européens veulent faire des misères... oui, celle-là. Déco à dater de 1989, je suppose, puisqu'elle évoque le bicentenaire de la Révolution française.

Bah tu vas rire, mais cet objet du paysage que je vois depuis mon enfance du haut, toujours à 130 km/h, dans un empressement pas toujours utile, voilà qu'il était soudain devant moi, émouvant, là, à l'entrée de quelques vergers survivant sous le talus de l'autoroute, comme à Maxéville. Ça donne toujours un certain vertige de voir sous un angle nouveau, d'ailleurs, à une vitesse différente, un objet qu'on a toujours vu pendant des années et des années sous un seul angle, à une seule vitesse... je ne savais même pas que c'était Belleville, là, qu'on voyait du macadam pressé... Le château d'eau et son local tout vieillot, qui me rappelle d'une certaine manière la maison de mon grand-père dans le Grand Couronné, construite à la va-vite en béton approximatif par les Américains pour faire un PC en 1944, et plus que vétuste, où je passais mon enfance dominicale. Je ne sais pas. Le béton qui s'effrite, les nids de guêpes dans les cavités conséquentes, l'odeur de la tôle rouillée au plus fort de l'été, les toiles d'araignées noircies d'années de poussière près des fenêtres, l'herbe anarchique aux alentours... dur à expliquer. Peut-être parce qu'en rentrant de la maison, on passait devant et puis c'est tout? En tous cas, ça m'a évoqué ça, en plein hiver (oui, je suis Lorrain, mars c'est l'hiver et si t'es pas content, c'est pareil). Double émotion néanmoins.





Dans tous les cas, j'avais enfin trouvé une route vers Marbache. J'abandonnai donc le projet de monter vers le haut du village puis de prendre un car: mes semelles allaient manger la route...

2 commentaires:

MamLéa a dit…

Idem pour le château d'eau !

Je rêve de faire une fresque sur celui d'Avrainville (avec les AAT, lien sur mon blog). Prête à vaincre mon vertige.

Poupou a dit…

Idem (aussi !)pour le château d'eau !!! Ca me fait vraiment regretter d'avoir oublmié de m'y arrêter quand je revenais de Metz en novembre.
Mais screugneugneu...ils sont aussi allés taguer ce truc ! Ils ont si peur que ça de ne rien laisser sur cette terre pour laisser leurs traces par tout ? C'est incompréhensible.

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