



Balades à Nancy et en Lorraine, photos subjectives et humeurs arbitraires
Mulcey, près de Dieuze.
J'ai déjà évoqué cette belle ferme dans les Vosges, vallée de la Vologne, village de Fays, où le barbecue est soudain un genre d'art sacré.
Les gens qui sont dedans n'étant pas la moitié ni même le quart de cons, quand on y entre ça a comme des odeurs d'enfance et de nostalgie d'un temps que l'on n'a même pas connu.
L'impression visuelle douce et rustique sonne juste, on est loin de la recomposition puante des décorateurs d'intérieur qui simulent (mal) une réalité morte depuis longtemps au service de gens prétentieux, de propriétaires, au pire sens du terme.
Propriétaire qui ont payé, donc qui se croient affranchis de tout, en particulier de la modestie et de la sensibilité nécessaire pour respirer les Vosges pour ce qu'elles sont, et pas pour la façon dont les divers comités départementaux du tourisme, soumis à une logique commerciale, nous vendent leurs contrées.
Excellente blague. Un bien bel esprit d'à propos. Mon cher Brantôme.
Les Vosges méritent mieux que ça. Mieux que cette vanne visuelle, certes. Mieux surtout que d'être bradées sur les tables en faux formica des salons du tourisme. Les Vosges, et tous les jolis coin du monde, ce qui si je ne m'abuse nous fait le monde entier.
Parce qu'en 1870, quand les Prussiens et leurs alliés, devenus entretemps les Allemands, évacuent la France après deux ans d'occupation suite à la défaite de 1871, tout de suite, les milieux militaires et politiques flippent. "Ils sont bien capables de faire un rappel ces cons-là"... noch ein mal...
Ainsi est née entre 1874 et 1914 la ligne fortifiée Serré de Rivières, concrétisant et mettant en application les enseignements de la fortification semi-enterrée qui depuis Vauban et ses sbires cherchait avec toujours un temps de retard à s'adapter au cours du temps.On se mit à hérisser la frontière de l'Est et quelques autres lieux dont les Alpes de forts, réellement impressionnants pour certains, avec tourelles mécanisées qui rentrent et sortent (éclipsables) de terre, machins modernes, électricité et tout le toutim.
Certains de ces forts, nombreux à Toul, sont restés charmants malgré leur statut guerrier, avec leur pierre de taille éclatante au soleil, leurs voûtes aérées et complexes. D'autres, modernisés avec véhémence dès 1890 et jusqu'en 1914 sont bétonnés, humides, sombres et inquiétants.
Le brouillard en Lorraine, c'est utile.
C'est utile parce que ça planque la misère et ça rend des quartiers laiderons plus jolis qu'à l'habitude, et l'habitude de la gare et du train un peu moins moches qu'à l'habitude.
Le brouillard, ça porte bien son nom, ça brouille, et dans les quartiers approximatifs du côté de la route de Champigneulles, usines, canal, voie ferrée, je me suis presque perdu un matin de brouillard.
Et se perdre chez soi, dans des endroits connus mais méconnaissables... c'est rien moins que magique...
Dans un second temps...
Dans un dernier temps.
Un joli patelin, un musée de campagne à la vaste collection consacré à l'enfant du pays, le peintre Georges de La Tour (riez crétins, pour une fois que l'enfant du pays n'est pas un obscur inventeur de moule à cake...) et des ruelles qui nous permettent un peu plus de comprendre l’importance des lieux par le passé : fortifications imposantes, proximité immédiate de gisements de sel, palais des évêques de Metz… Vic-sur-Seille a été, jusqu’au XVIIIème siècle au moins, une cité clé de l’histoire de la Lorraine.
Prière de noter, ô potentiel touriste, la présence à Vic de l'Hôtel de la Monnaie, qui est tout de même un bijou de la Renaissance dans le domaine rural!
"_Un bien bel exposé, quoique fort convenu, mon cher Patrick!
_Merci pour vos critiques constructives, et pour votre soutien néanmoins inaltérable, mon brave Brantôme. Mais apprenez tout de même à fermer votre grande gueule."