samedi 29 avril 2006

Le Faubourg, mon amour, novembre à Nancy, mon amour...


Mon quartier, les III Maisons à Nancy.

Un jour j'ai lu qu'il s'appelait ainsi parce que lors de la destruction du village de Saint-Dizier, sur son emplacement, il ne restait que trois maisons.

Maintenant y'en a beaucoup plus. Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est pas toujours aussi gris, aussi triste.

Mais ce jour-là, le chemin le long du canal avait ses mauvais airs de mauvais jours. C'était encore un novembre, bah tiens. Novembre, c'est toujours l'horreur. A tous les coups. J'aime bien le nom de ce mois, pourtant. Il ronronne. Mais dehors, tout crève, en attendant.

Tous les petits passages deviennent pisseux, pourtant, avec le froid naissant, ils ne sentent plus l'urine. Il pleut assez pour que de toute manière la pisse se délaye sans grande difficulté dans une boue hargneuse et collante.

Bah n'empêche qu'en attendant, le jour où ce chemin du canal sera goudronné, je serai le premier à gueuler.
Mais j'adore gueuler.

Z'avez vu la boîte aux lettres, au premier plan? Je l'aime bien. Elle est posée, et elle y reste. Voilà. Une boîte en ferraille réduite à sa plus simple expression, le haut à peine en pente pour qu'on se souvienne que c'est lié au foyer, à la maison, au toit. Suffisant pour être content, de la voir inexpugnable, inamovible, malgré son obsolescence.

Et puis le long du canal y'a aussi les vieux garages avec leurs toits entremêlés, sur la frange du Faubourg. En été, devant, y'a des gens qui bricolent des scooters, des mob', des caisses, parfois en écoutant RTL un peu trop fort. J'adore cet endroit. Sur le parking d'à côté, toujours vide, leurs mômes ou leurs p'tits frères tapent le foot en faisant gaffe de pas foutre le ballon à l'eau.
Et vas-y qu'ça gueule, qu'ça se bastonne gentiment.
Le soir, les parents, on les retrouve assis sur le petit trottoir au bord du canal en train de se boire une mousse à la bouteille ou quoi. C'est beau à voir.

Après quand tu zones au bord du canal, près des garages, y'a des bancs qui donnent au-dessus de l'eau, comme un peu des belvédères mais au niveau du sol. De l'autre côté, y'a quoi à voir? Bah déjà les immeubles industriels en pleine réhabilitation. Déjà ça. Le long de l'ancienne voie ferrée. J'en ai visité un une fois, parce que j'ai failli habiter dedans. Ils sont jolis. Tout blancs avec des grandes pièces, même si les couloirs à l'intérieur de l'immeuble, on dirait un décor prévu pour un film, une scène de viol dans un passage souterrain... par exemple.



A l'époque de ces photos, j'habitais rue Charles de Foucault. Déjà j'étais près du canal. Il me suit. Il m'en veut. De toute façon, pour moi, vivre à Nancy, c'est vivre près du canal, ou de la Meurthe, ou du Bras vert. Avec le Plateau quelque part. Si j'ai pas le Plateau de Malzéville dans mon champ de vision, je me ratatine.
Mais rue Charles de Foucault, c'était fameux tous ces vieux immeubles maintes fois inondés par la Meurthe, parfois, on se croyait, n'était le trafic infernal de cette rue, retourné dans les années 50. Même les gens, ici, ils étaient années 50...

2 commentaires:

GERARD a dit…

J'aime me ballader sur votre blog
et vos réflexions m'interpellent.
Méfiez vous qu'elles ne soient prises
qu'au premier degré...
En tout cas j'y viendrai souvent...
Je suis également du faubourg et je
travaille actuellement sur un blog
avec des photos anciennes du quartier
et de ...Nancy également.

Dadu Jones a dit…

Merci du compliment et de l'avertissement.

Je reste persuadé que les visions singulières s'additionnent et sont las plupart du temps complémentaires.

N'hésitez pas, surtout, à me tenir au courant quand votre projet verra le jour.

Gérard... comme le (célèbre) tabac de la rue Charles Keller!

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