mercredi 12 mai 2010

Vers Maxéville -1-

Les banlieues de Nancy gagnent à être connues. En disant ceci, je dois confesser des préférences. Qui vont d'abord pour les deux "Ma*ville". Malzéville et Maxéville. Habitant du nord de Nancy, à leur frontière, je suis plus proche d'elles que de Nancy. Ou mettons, juste entre les deux. Maxéville, j'y ai un peu marché hier, montrer les lieux au camarade Nâgut'. La visite classique, comme qui dirait, de Maxéville. On sort du Faubourg des III Maisons, on entre à Maxéville par la Route de Metz, on tourne tout de suite à gauche sous la voie ferrée. Petit arrêt au T.O.T.E.M., et on remonte le long de "l'école normale d'institutrices de Meurthe-et-Moselle", rue du général Leclerc, la bien nommée, car elle rejoint la rue du 15 septembre 1944. Là, l'ancienne mine dite de Boudonville, invisible, oubliée, mais pas de tous, comme on le voit ici, ici (avec l'usine du Pont-Fleury) et surtout ici: la mairie de Maxéville a impulsé un travail de mémoire, entre autres photographique, d'une qualité rare au niveau de la mis en ligne. Quand la mine a été vue, on remonte vers le centre, louchant vers le passage souterrain que surplombe l'église, et on arrive au coin de la rue de la République. Le choc, toujours, soudain, de cette sortie de l'A31 qui écrase à la gueule du quartier, il n'y a pas d'autre mot, immense rampe de béton à l'ombre grise de laquelle les maisons survivantes se tassent comme elles peuvent. On passe dessous. A droite, on monte la rue du côté de l'hôpital de jour (où la pratique du théâtre à de seules fins thérapeutiques fut une découverte de qualité l'année dernière) et on accède aux petits jardins, coquets, à quelques mètres de l'A31. Si on entre sous la voûte d'une des allées, on se retrouve dans un monde végétal sombre et protecteur, alors qu'à quelques encablures, on entend, rageurs sur la chaussée humide, les camions hurler, comme les machines de Sarkophage. C'est un endroit devenu étrange. Si on poursuit la balade on se retrouve à passer sous l'A31 par un passage hautement sinistre, avec sa voûte percée d'une ouverture donnant entre les voies de l'autoroute. Le grondement y est infernal. De l'autre côté, le chemin planqué nous amène chez les gens affreusement enclavés au-delà de l'autoroute du côté de la rue du Haut des Vignes. Là encore, le lieu est ahurissant. La ville et les autoroutes produisent des non-sens absolus et intolérables à la logique du piéton naïf. Après, eh bien, retour à la maison, sous la pluie de mai, par le sentier de l'Eglise, d'où la vue sur Nancy est sensationnelle, la Côte Leprêtre et en bas, le long de la voie ferrée. Maxéville, c'est une banlieue toute vidée de son monde industriel d'autrefois, balafrée, avec des cicatrices qui n'en finissent pas de mal se remettre. Mais c'est aussi une banlieue de très touchante, très diverse, avec son canal, ses revers de côte, son plateau, très diversifiée sous ses airs de ne pas y toucher. Moi, j'ai une relation bizarre d'attraction/répulsion avec le béton et la rouille humides. Mais je crois que d'autres vous la présenteront sous un autre jour, la commune de Maxéville. Comme sur le site de la mairie, qui est, comme je le précisais, riche en images et explications du passé de la commune.

(photos du 11 mai 2010)

3 commentaires:

Bag a dit…

I'm très fier!

Dadu Jones a dit…

Yes, you can...

Anonyme a dit…

Géniale la quatrième photo qui regroupe en une seule vue, la porte de la Craffe, le Palais Ducal, la basilique Saint-Epvre, la Cathédrale où l’on peut presque lire l’heure !

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