mercredi 21 septembre 2011

Liverdun, entre Lerebourg et Materne -7-


Et hop, on reprend la série. Avec une connexion branlante provisoire suite à prêt de matériel pas très performant, "le temps que votre problème de connexion soit résolu". Déjà, note que le service technique est injoignable suite à un incident. Depuis trois jours. Alors forcément, c'est à lui qu'il faudrait prêter du matériel. M'enfin, ça a le droit d'être chaotique et inefficace, vu que c'est pas du Service public, qui lui se doit d'être irréprochable et provoque l'ire du consommateur microtrottoirisé dans son bon droit dès que, pour exemple, la SNCF pète de travers. Ah! A l'époque de Lerebourg, on râlait sur les fonctionnaires des PTT, mais au moins on avait le téléphone, et les pannes ne duraient pas bien longtemps. Bref, Lerebourg, septième.

Ce que j’en ai vu, c’est au petit matin ce site qui depuis gosse me fascine. Qui me fait envie. Bien sûr des confiottes que j’ai mangé. Et surtout, un abandon à la fois très beau et très révoltant. Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir, y compris dans mon cerveau. A la fois une belle friche, grande, spacieuse, aux recoins nombreux, dont la visite est un régal. Mais en même temps un lieu d’un vide parfois pesant, qui dégouline et souffre, hanté qu’il est via mon imagination par toutes ces figures vivantes vues sur les photos de l’époque d’activité présentées par les Amis de Liverdun.

On y entre facilement, pas tout-à-fait comme dans un moulin, mais presque. La grande halle est immédiatement saisissante, et en montant aux étages, on rencontre des salles magnifiques, avec un système de coursives qui longent ces salles sous les verrières et plongent jusqu’au rez-de-chaussée de la grande halle. Au bout de celle-ci, la proue du « Bateau » est dévastée, on a une pensée pour le bâtiment magnifique qui se tenait là, en tête, face à la Moselle.

Les trains passent dans le matin humide et frais de cet été lorrain, et quand il pleut soudain, tous les locaux se mettent à bruisser. Phénomène étonnant dans cette grande ruine, si son vide est parfois vertigineux, on s’y sent aussi rapidement à l’aise, elle a des côtés très amicaux, en particulier à l’étage de la halle et dans les greniers Bichaton.

Il m’avait été dit que les grapheurs avaient fait un beau travail. Certes, il y a beaucoup de choses à voir, mais j’ai été un peu déçu de ce côté-là, j’ai trouvé qu’à une ou deux exceptions près il n’y avait rien de particulièrement marquant. Encore n’ai-je sûrement pas tout vu.




8 commentaires:

MamLéa a dit…

Ha, ces fonctionnaires des PTT... dont Papa faisait partie,au temps où les postiers avaient dela conscience professionnelle..
Contente de retrouver la suite...
Au fait,j'ai appris dimanche, de la bouche même du monsieur du blog de Liverdun:
1) que la fresque Guingot avait disparu, ce qui m'attriste.
2) que des métreurs venaient de passer par là où il y aura bientôt des logements sociaux, ce qui me laisse dubitative. Et toi, que dis-tu de cela m'sieur le travailleur social ?

Dadu Jones a dit…

1°) Ah! Je le craignais! C'est en effet une mauvaise nouvelle...

2°) Ces logements sociaux verront-ils le jour, vraiment? Vu le nombre de projets annoncés.. sont-ils au final dans le cadre de cet éco-quartier dont la présentation me laissait dubitative, ou ce projet qui m'avait l'air un peu démesuré et trop propre sur lui pour être honnête est-il abandonné, ne conservant que son volet logements sociaux? Seront-ils imbriqués dans la grande halle? Quel effet "ghetto" peut-on imaginer par une situation à l'écart du coeur de Liverdun (nonobstant la qualité éventuelle du cadre de vie qui n'est pas nécessairement la donnée première du "bonheur")?

Après, il vaut mieux que cette architecture soit conservée plutôt que purement détruite, bien entendu.

Anonyme a dit…

Tous les consommateurs qui réclamaient à cor et à cri la privatisation des services publics en espérant une baisse de tarifs s'en mordent aujourd'hui les doigts lorsqu'ils passent par des expériences négatives comme la votre ...

Dadu Jones a dit…

En effet.

Même plus jeune, ça doit venir de mon éducation, de mon mode de vie, de ma famille, je ne sais pas, mais je voyais d'un mauvais œil les privatisations. Ça m'apparaissait intuitivement comme... je sais pas. Je crois que mes expériences, très tôt, de vrais amis, font que je n'ai jamais compris entièrement les démarches individualistes (et pas individuelles, qui elles, peuvent et doivent exister).

Au final, je râle, pas tant comme consommateur, mais comme grand enfant qui ne cesse, même avec l'âge qui vient, d'être atterré par cette société (car d'autres existent, ou peuvent exister) d'adultes qu'ont me vantait comme responsable et pragmatique quand j'étais gamin, et qui chaque jour se révèle, maintenant que je ne le suis plus, irresponsable, incohérent et totalement suicidaire: au moins en termes collectifs. Et ma petite misère un peu ridicule de connexion n'est qu'un tout petit symptôme, mais parlons de conséquence, d'un modèle de société, d'un modèle économique, complètement débiles et sans aucun sens, projet, envie, but.

Et j'espère bien que ça ne cessera jamais de me sauter à la gueule et que je garderai l'enthousiasme de la colère, et pas juste quand ma connexion sera en panne...

Euh... on parlait de quoi déjà?

Ah oui. De Liverdun. et de son dégraissage. et des logiques hors sol des gestionnaires de BSN, Hillsdown et autres parasites sévèrement inutiles à l'humanité. Comme quoi.

Dadu Jones a dit…

J'pensais à cette citation qui m'a toujours fait sourire:

"_Chef chef, ça y est, on a réduit les coûts!
_C'est bien!
_Par contre, ça marche plus.
_Mais c'est moins cher?
_Ah oui!
_Et on gagne plus?
_Ah oui!
_Alors tout va bien..."

Anonyme a dit…

Excellente conclusion sur la réduction des coûts !!!

MamLéa a dit…

Pour les logements sociaux, j'imagine assez qqc comme ça :
http://www.familistere.com/site/index.php
aussi ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Familist%C3%A8re_de_Guise

Assez fantastique, je dois en avoir qq photos dans mon ordi !

Anonyme a dit…

Encore un pan d'histoire qui va disparaitre, déjà qu'on a du mal à se souvenir du goùt qu'elle avait la confiture lerebourg que l'on tartinait généreusement au goùter!!
Dommage tout ce qui faisait notre jeunesse dans les années 50/60 disparait!! bientôt il ne restera plus que des souvenirs!!! et heureusement quelques photos!!merci l'artiste pour celà!

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