J'ai bien aimé cette journée de neige à Vandœuvre. Les quartiers se font jolis. Les enfants peuplent les talus des immeubles, les embuscades sont légion, et l'innocence domine chez les plus jeunes. Ils ne voient pas leurs mères qui peinent avec la charrette sur le chemin du centre commercial, ils ne voient pas ce petit vieux évacué sur une civière après sa chute au centre commercial près du square de Louvain. Bé non, ils sont trop occupés à faire les cons dans la neige, et roulent les petites familles qui font du bob ou de la luge au bord de la résidence Aurore, et c'est pas plus mal. Alors bon, la neige, oui et non. La neige, j'aimerais surtout bien cinq minutes qu'on nous laisse tranquille avec elle, que les Premiers ministres arrêtent de tenir un discours du niveau de celui des piliers de comptoir de La brasserie de la Croix au Faubourg (qui eux sont à leur place, et cent fois plus respectables), que la radio arrête de nous hurler cinq minutes d'être extrêmement vigilants, et qu'on nous laisse. Vraiment. Cinq minutes avec elle, malgré tout ce qu'elle engendre de pas joyeux pour ceux qui ont du mal à se déplacer, ou à se loger, et ne pas l'oublier. Mais voilà. Juste cinq minutes, c'est ce qu'il nous faut pour dérouiller la mécanique, tendre le bras, ramasser la neige, la tasser dans les mains, et jeter avec elle aux orties le conditionnement. Retrouver la boule de neige qui démange. Se vautrer dans un peu d'innocence poudreuse. Hein, que ça nous ferait du bien? Allez, pose cet attaché-case, pose cet i-phone de merde, quitte ton boulot, éteint cette télé, enterre ta console, et viens faire une bataille de boules de neige géante avec les p'tits du quartier...
(18 Décembre 2010)
1 commentaire:
Heu, les p'tits de mon village, ils sont devant la télé ou leur console...
2 un peu plus grands sont passés... à vélo !
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