Le contexte était rigolo, j'étais avec des amis fraichement arrivés d'Espagne et installés dans la région depuis peu. Le copain est d'ici, mais en attendant, sa douce est une Andalouse de là-bas. C'était marrant de la voir au milieu de cette ambiance populo campagnarde "bien franchouillarde" parler à mots tâtonnants aux gens d'ici... un peu d'Espagne, et de la del Sur, s'il-vous-plaît, sur l'étang de Lindre, où les gens, pour cause de bouillasse, ont de fait les gambettes bien ancrés dans la terre. Ça me faisait vraiment plaisir de la voir ouvrir de grands yeux, et de photographier les moches maisons de lotissements avec des citrouilles encore devant, parce que "c'est bizarre, en Espagne les maisons elles sont pas comme ça". Sans remettre en question réellement mon aversion particulièrement profonde et extrémiste pour les lotissements, au moins, ça me fait voir le truc sous un autre angle. Ça ne fait jamais de mal. Sa curiosité étonnée est un antidote aux habitudes, et à certains aveuglements routiniers.


Mais c'est qu'en attendant, ça zombe toujours au pied de la digue, les carpes, les brochets, tanches et autres stars locales, se succèdent. Les tentes des assoc' de Lindre et le stand boustifailles diverses fait de l'œil et ça se termine en vin chaud. Eh ouais. La tête un peu bizarre, je récapitule: l'étang de Lindre, premier établissement piscicole de France. L'étang de Lindre, 250 espèces d'oiseaux (ça sent l'arrondissement) nicheurs, hivernants ou de passage. 1500 cormorans, aussi, assez relous dans leur genre (ça mange, un cormoran... beaucoup!). L'étang de Lindre, 620 hectares, créé au XIe siècle par des moines assez ingénieurs dans leur genre, l'étang de Lindre qui attire des universitaires depuis Genève (comment ça c'est aps loin?) pour sa diversité et son écosystème bien préservés... y'a tout plein de cigognes, et même un pélican blanc (non, ce n'est pas Toul et sa cathédrale...) que j'ai eu le bol de voir grâce aux jumelles d'ornithologues présents sur le site, associés à ce marché, lui-même associé à la Grande pêche, pour ne pas dire conséquent.

Moi, mes souvenirs de Lindre sont surtout hivernaux, parce que l'hiver lui va comme un gant, à cet étang. Mais y'a aussi ces nuits d'été à boire doucement des reubiés sur la digue et se lisant des livres de contes et légendes d'ici... aaaah! C'tait bien, hein?
Note que si t'y vas en saison, à la maison machin des étangs truc, à l'arrivée sur la digue, on te prêtera des jumelles gracieusement, et c'est pas trop con vu qu'il y a des points d'observation des bestiaux à plumes sur les sentiers ouverts autour de l'étang...

Le Lindre, c'est encore un truc de ouf en Lorraine...