
Il faut démarrer comme ça: 1 litre de jus de groseille, 1 kilo de sucre et 2 litres d'eau. Ça nous fait une dose. Arbitraire la dose, mais ça donne les proportions. Donc, on fait le jus. Pour faire le jus, il y a différentes écoles. Centrifugeuse, torchon avec fruits entiers avec ébullition, sans ébullition, moulin à légumes... nous on a tenté le moulin à légumes, cette année. Paraît que c'est meilleur au goût, et honnêtement, ça va vite et c'est rigolo, on se croirait au bout de quelques kilos dans un film de chez Trauma, avec du rouge pas crédible qui gicle dans tous les sens. Il ne faut pas hésiter à balancer dans le moulin les grappes entières. Le premier jus obtenu se passe au torchon pour retirer les pépins rétifs. Là encore, comme on ne passe que du jus, ça va relativement vite. Tout ce qui reste, tiges, pépins agglomérés etc..., ça vaut aussi la peine d'être pressé au torchon, il y reste une quantité non négligeable de jus. Une fois ce beau jus tout neuf obtenu, on trouve, selon notre dose, un récipient qui fait au minimum quatre litres (à moduler selon la quantité de matériau de départ). On y met donc 1 litre de jus, et 1 kilo de sucre dissout dans deux litres d'eau. Le sucre semoule, idéal, doit y être dissout au préalable, un feu très léger et quelques très courtes minutes y suffisent. Gare, car si l'eau est trop chaude, une bombonne en verre n'y résistera peut-être pas. Quand la bombonne est pleine à ras bord (c'est important), ou la bouteille, ou toute autre sorte de récipient,
on a terminé la première étape. En passant, il est toujours intéressant d'avoir des récipients de différentes tailles. Par exemple, pour terminer une bombonne à ras bord, il faut parfois compléter avec des demi-doses, ou des tiers de doses etc, et donc faire le mélange dans un récipient plus petit permettant de respecter les proportions avant de remettre dans la bombonne. Des bouteilles avec bouchons mécaniques en céramique (ou plastique) sont ici très utiles, elles permettront de finir la mise en récipient quand il n'y a plus de quoi faire une bombonne, car je le rappelle, le remplissage à ras bord est important. Et justement, venons-y: on stocke l'ensemble dans un endroit sombre, pas trop humide, pas trop chaud -risque de moisissures incontrôlables- avec un torchon fixé à l'élastique en guise de bouchon. Celui-ci laissera dégueuler la bouteille/la bombonne/le récipient, ce qu'elle ne manquera pas de faire, d'où l'intérêt de les stocker dans des bassines si on ne veut pas se retrouver avec de la mélasse partout. Environ une fois par semaine jusqu'en janvier, car patience et longueur de temps font plus que force et que rage, clamait la fable imprimée sur mon pyjama quand j'étais gosse, il faut vérifier ces débordements, retirer les saletés, moisissures et autres déchets se formant en surface -d'où l'intérêt du remplissage à ras bord et surtout bien compenser avec de l'eau pour retrouver ce niveau de remplissage. En janvier, le vin est prêt. Vous pouvez le filtrer un coup pour les narreux, mais c'est pas forcément nécessaire. Si vous vous êtes pas trop panés, il devrait être même bon. Et c'est toujours ça de vin qu'on n'ira pas acheter au supermarché du coin, qu'on peut même brûler dans la foulée un jour de colère excessive. Ou d'enthousiasme. A déguster avec ou sans modération, mais dans tous les cas, avec quelques bons compères (et commères!).
(photos du 20 juin 2011)