mercredi 12 novembre 2008

Bavardage


Bouxières-aux-Chênes, village au nom sympathique, vu depuis Amance, planqué sous le plateau de la Rochette, élément non-négligeable du Grand Couronné, cet ensemble de collines et de plateaux au nord-est de Nancy où je cavalais dans les vallées avec mon grand-père, et où on allait aussi aux champignons. Notons que Bouxières-aux-Chênes dégueule comme nombre de ses voisins trop proches de Nancy des lotissements dans sa partie basse, qui mordent déjà sur le lit de l'Amezule. J'appelle bien entendu de mes vœux une sévère inondation.

Amance, village sommital, en haut de son Grand Mont, comme on dit, anciennement couronné d'un château aujourd'hui disparu; bien que je ne me sois pas documenté à l'instant sur le sujet (corrigez-moi si nécessaire), j'imagine fort bien qu'il a été détruit lors des combats et de l'occupation française pendant la guerre de Trente ans, qui occupa la Lorraine (et l'Europe) en massacres et destructions bucoliques pendant une bonne partie de la première moitié du XVIIème siècle, et dont les séquelles directs s'étalèrent avec complaisance jusqu'aux années 1660-1670. Donc, le château d'Amance a sûrement été rasé à cette époque sur ordre de Richelieu, comme beaucoup de forteresses de Lorraine, car il en avait un peu marre que les Lorrains (et bien souvent aussi des "indépendants": brigands, mercenaires sans contrat) investissent les châteaux de campagne, menant des raids déplaisants depuis ceux-ci. De toute façon, cherche pas, le Lorrain régionaliste est assez bon en idées fixes, et si un truc a été cassé au niveau du patrimoine, c'est toujours la faute à Richelieu. Tiens, même la casse de la sidérurgie lorraine, c'est probablement encore un coup à lui. Sans parler de l'incendie du château de Lunéville... Richelieu, j'te dis!

En attendant, Amance, c'est quand même un bien chouette village, d'un type assez rare (j'entends perché au sommet d'une colline) dans le coin de Nancy. Pour y monter en vélo, faut pas avoir peur de s'exploser les jambes, le souffle et la motivation. Car c'est un peu violent.


Sur le bandeau ci-dessus, en bas, Laître-sous-Amance, en haut, Amance. On distingue très bien au sommet l'emplacement de l'ancien château. On peut aller d'un village à l'autre par des tas de chemins improbables à travers champs et vergers, plus complexes qu'il n'y paraît... j'me suis même un peu paumé entre Laître et Amance, en pleine cambrousse, la honte, vu que si il y un kilomètre entre les deux villages, c'est le bout du monde. En passant, petite pub pour Les Amis du lavoir d'Amance... ouais, je sais, ça fait un peu club de dominos du 26ème âge, comme nom, mais détrompez-vous, nous avons affaire à des gens fort érudits, actifs et très pointus dans leur domaine d'histoire locale.

Au sommet de la côte d'Amance, l'ambiance paisible, perchée et hors du temps du village m'a un peu rappelé celle de Mousson. Ambiance qui m'a même fait causer en toute intelligence avec un schtroumpf cycliste en nylon bleu moulant, casqué, sponsorisé pour de rire et lunettes jaunâtres profilées, bref, ce qui se fait de pire en cycliste. Un performant. Mais on a bien causé. C'est dire si tout ça m'avait foutu de bonne humeur. En me perdant entre Amance et Laître dans les chemins de traverse, j'ai fait la connaissance d'un cheval gris fort sympathique (que je baptise arbitrairement Bob, comme tout ce que je baptise arbitrairement) et j'ai découvert avec surprise qu'il y avait quelques vignes qui étaient encore exploitées, vues sur un post précédent. Restait même un unique grain que je me suis fait fort de goûter.

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...